Mardi, 29. Avril 2014

IOIC Orchestre d'improvisateurs 2014

Salle Paderewski, Casino de Montbenon, Lausanne

20:00

Simon Berz, Isa Wiss (Voix), Hilaria Kramer (Trompette), Steve Buchanan (Guitare, Saxophone alto, Électronique en direct), Linda Vogel (Harpe, Voix), Filomena Felley (Alto), Julien Kilchenmann (Violoncelle), Flo Stoffner (Guitare), toktek (Basse, DIY-Instruments), Vincent Membrez (Piano, Synthétiseur), Lionel Friedli (Batterie)

Une grande mosaïque des arts modernes

Marcel L’Herbier se lance un an avant l'exposition internationale d'Arts Décoratifs et industriels moderne de 1925, lieu de naissance de la notion de l’art déco, dans un grand projet : Avec „L’Inhumaine“, il crée en collaboration avec les artistes éminents de sa génération une synthèse de tous les arts, comme l’exigeait le théoricien du cinéma Ricciotto Canudo. Son manifeste pour l'art et la technologie française moderne unit le design d'Alberto Cavalcanti, Claude Lara d'Autant et Fernand Leger, l’architecture de Robert Mallet-Stevens, les costumes de Paul Poiret, les meubles de Pierre Chareau et Michel Dufet, le ballet de Jean Börlin et la musique de Georges Antheil et Darius Milhaud (celle-ci malheureusement perdue) à une grande œuvre d'art.

Caractérisé par une esthétique mécanique, un montage menant dans l'abstrait, une fragmentation des objets et le rêve d'une vision panoptique, ce film nous donne non seulement une preuve éloquente de la manière comment ce groupe de grands artistes interdisciplinaires imagine l'union de l'époque moderne et la technologie ; mais de plus il montre comment l’universalisme français des années 1920 met en scène les catégories de l'humain et du cruel. Ainsi l'incarnation de l'inhumanité, la diva d'opéra Claire Lescot, retrouve le chemin vers l’humanité lorsque le scientifique Einar Norsen l’introduit dans le monde fantastique de la technologie la plus moderne. Elle est finalement littéralement éveillée à une nouvelle vie.

Quatre-vingt-dix ans après la première à Paris en 1924, l’Institut de cinématographie incohérente montre le film avec une nouvelle sonorisation sous la direction de Simon Berz. Un orchestre de dix personnes : des musiciens improvisateurs de différents genres – de la musique classique, jazz, rock jusqu'à la musique expérimentale contemporaine – interprètera musicalement les deux sujets centraux du film : technologie versus modernité et humanité versus inhumanité. À côté des instruments traditionnels et modernes, des appareils électroniques construits pour cette nouvelle adaptation musicale entrent en action servant d’extension du corps humain.