Le docteur Jekyll, élégant et vénérable, crée dans son laboratoire une substance qui fait ressortir le mal chez l'homme et grâce à laquelle il se transforme en Mr Hyde, un être malveillant de petite taille. Mais très vite, il perd le contrôle de son alter ego. L'adaptation cinématographique par John S. Robertson du célèbre roman de Robert Louis Stevenson, avec le jamais assez loué John Barrymore dans le double rôle principal, était déjà la dixième adaptation du sujet, avec en plus ici des éléments du roman d'Oscar Wilde "The Picture of Dorian Grey". Les moments où le protagoniste perd le contrôle et où Mr. Hyde prend le dessus sont brillamment mis en scène et joués avec virtuosité.

Avant Frankenstein et Dracula, le fantôme existait déjà. "The Phantom of the Opera" de Rupert Julian s'inspire de contes gothiques comme "La Belle et la Bête" et "Barbe-Bleue", mais aussi des anciens combattants défigurés de la Première Guerre mondiale. Il anticipe aussi bien les super-héros que les psychotiques, les futurs grands maîtres du cinéma d'horreur comme Alfred Hitchcock célébrant sans cesse son dévoilement monstrueux, le moment du démasquage et de l'horreur. Le rôle principal du fantôme difforme qui sème la terreur à l'Opéra de Paris est tenu par Lon Chaney, l'homme aux mille visages. Le maquillage terrifiant qu'il a lui-même appliqué pendant de nombreuses heures a été gardé comme le secret suprême du studio jusqu'à la première du film.